vendredi 8 juin 2012

Sunny revision

Les jupes des filles sont de sortie, les lunettes de soleil éblouissent le visage des garçons. La peau blanche des anglais est assombrie de rougeur. Il me semble que le soleil a pointé le bout de son nez, le printemps pose ses empreintes mais les révisions de fin d’années également. 

Les révisions en Angleterre ont un goût différent. Ici, la bibliothèque universitaire a su m'apprivoiser, si bien que bosser à l’appart est devenu un fait autant irréalisable qu’improbable. Nous avons à Liverpool, une semaine de révision avant les partiels, en plus des vacances ce qui est fortement agréable. Lors de cette semaine, c’est la grande chasse aux places à la BU. Si bien, que les gens laissent leurs affaires tout le long de la journée, on ose même s’imaginer qu’ils les laissent la nuit, comme un petit campement de révision réservé. Les chinois font preuve de capacité de concentration assez déconcertante pour nous. Ils restent là, toute une journée, sont là quand on arrive, bossent en mangeant leur déjeuner de midi et restent quand on part. Je me demande bien ce qu’ils se passent dans leurs têtes pour réaliser une chose pareille.  
Nous qui avons plutôt du mal à se concentrer, à la moindre personne passée à côté de nous, notre esprit est déjà parti loin très loin. Une petite mouche volante, et notre pensée se dirige tout de suite sur la raison qui l’a fait entrer ici. Pourquoi ces pensées aussi absurdes les unes que les autres apparaissent au moment des révisions ? 

Néanmoins  la « chaleur », ( oui parce qu’il faut être honnête avec soit même, il fait chaud mais, c’est comme si c’était un soleil différent qui frappait sur Liverpool). Bref, quoiqu’il en soit la chaleur envahit un peu la tête des anglais. Ils sont comme ébahit par ce phénomène si exceptionnel, leur peau rougisse aussitôt.  Toutefois, ça n’a pas l’air dérangeant à leurs yeux, ils s’éprennent à enlever leur tee-shirt , à enfiler un maillot de bain pour ternir leur peau si claire. C’est ainsi que je surprends voisins, colocataires faisant un pique-nique dans un pseudo espace vert qui nous sert de jardin. L’impression d’être en plein mois d’août, comme si la canicule frappait, que le barbecue n’était pas loin. Toutefois, restons les pieds sur terres, le thermomètre ne dépasse pas 24°C, et dans quelques jours  les sujets des exams nous tireront la langue tel un « ah ah il fallait s’y mettre au lieu de bronzer tes jolies fesses sous ce faux semblant de soleil ». 

Le paradoxe de la chose est qu’à Toulouse il fait 30°C à cette période de l’année, mais que les français restent nettement plus couverts que les anglais à 20°C. Ces dernières années, la mode féminine s’est porté sur les robes bustiers, sont donc apparus des brassières bandeau,  à Liverpool ce bandeau est considéré comme un tee-shirt. C’est donc un réel plaisir de les voir se balader en leggings bandeau sans le moindre petit complexe.  Leur côté excentrique va monstrueusement me manquer. Ce parfait  talent d’accommoder des sous-vêtements en habits de tous les jours.

Rapidement, le jour  J des examens arrivent, ainsi que tout son spectacle. J’ai l’impression de repasser le bac à chaque épreuve. Nous sommes dispersés dans des gymnases, des amphis réservés à l’occasion chacun ayant un numéro. La chance fait que je me retrouve toujours à côté de chinois. Leurs stylos sont plus rapides que leurs pensées, leurs calculs sont réalisés en un quart de seconde. Je me partage entre l’envie de les étriquer ou de les frapper à coup de calculette.  Les calculettes ont l’obligation de provenir de l’université de Liverpool, tout le système universitaire repose sur un business à l’effigie de la fac.
La notation reste différente également nous sommes notés que sur 5 exercices sur 7. Et à 40 % de la note nous validons la matière. Mais le reflex parfaitement français fait que je m’empresse de tout faire, reflex qui se révèle aussi être parfaitement inutile. Bref attendons les résultats, attendons le retour de la pluie.

mardi 22 mai 2012

French Elections


 Les élections à l’étranger ont un goût très différent. Avec le recul, je pense que résidant en France mon intérêt pour celle-ci aurait été moindre. Je comprends l’overdose plus ou moins général des français vis-à-vis de cette monopolisation médiatique.  
L’avantage de vivre dans un pays étranger est que nous avons très peu  accès aux informations télévisuels. Les journaux en ligne sont donc notre grand dada. Ainsi, c’est rue89, le monde, les inrocks mais également le figaro qui m’informent des faits récents.
A mon plus grand étonnement, c’est la chaine Canal + qui nous permet d’avoir accès à de nombreuses vidéos. Ainsi de nombreux français résidant à l’étranger partage la campagne présidentiel grâce à Yann Barthes et le SAV d’Omar et Fred. Ce qui n’est pas tellement aux avantages des candidats.


Très vite, viens le premier tour. A la surprise générale, Marine LePen obtient 18,5% des voix.
J’ai juste un sentiment de honte et de révolte au fond de moi mais surtout une totale incompréhension. Pourquoi ? Comment ?
Apparemment, ce serai la faute à la crise.  Comment le programme de Marine LePen peut-être une réelle solution à la crise ? Comment Marine LePen peut-elle la candidate préférée des 18/24 ans en 2012 ? Comment peuvent-ils être contre l’avortement à 20 ans , la fin du planning familial ?
Le retour à la  peine de mort ? La fermeture des frontières ? La sortie de l’euro ? La sortie de Schengen ? Et je vous épargne le reste, toujours est-il que je n’y pige foutrement rien.

Les réactions sur les réseaux sociaux s’enchainent. Pour certains, le débat politique n’a pas sa place sur facebook. Pour ma part, je trouve ça plus intéressant et rassurant de savoir que ma voisine est en colère vis-à-vis du score de LePen. Plutôt qu’elle soit allée au cinéma avec son chéri et qu’elle n’hésite pas une seule seconde à nous faire partager ce moment si crucial de sa vie, oui, je dois vous avouer que mon intérêt pour cette information semble minime. Bref, si facebook est un étalage de vie privée pourquoi pas un partage des opinions politiques ?
Après quelques échanges restreints via ce fameux face de livre, après avoir embêté mes proches à parler des élections. Je décide de m’inscrire sur un forum, histoire de m’exprimer librement et de permettre à mes idéaux d’évoluer en fonction de leurs avis argumentés.  Ce forum, est un lieu de débat politique, économique, social mais aussi culturel. Ainsi, divers sont les sujets. Du débat sur la décroissance, de la sortie du nucléaire  à la crise financière. Du topic sur les nouveaux rappeurs à talents jusqu’à une discussion sur la comparaison de  George Brassens et Léo ferré. Mon dieu ce forum est tout à fait  mon stylus !

Le débat présidentiel qui en suit, représente bien leurs campagnes à mon goût. Omar et Fred résument globalement bien la relation des candidats :
« Nicolas Sarkozy a traité François Hollande de nul ?
Oui je sais et Hollande lui a répondu que c'était un chicaneur de cour de récré.
Et elle a dit quoi la maîtresse ? »

Et puis viens ce fameux 6 Mai. Hollande est en tête de peu. Je dois vous admettre que j’ai quelques papillons dans le ventre, que ce changement représente un minime espoir. Et que oui, oui on peut distinguer un léger sourire sur mon visage, même si ce candidat est très loin de me faire rêver et ne répondrait pas tellement à mes attentes politiques. Je réalise, c’est la première fois que j’ai conscience que nous allons avoir un président et un gouvernement de gauche. Oui parce qu’à 4 ans, ma conscience politique était quelque peu restreinte. Je suis fière de ce changement, et enchantée de voir les gens exprimer leur joie place de la Bastille. J’ai un pincement au cœur de fêter ça au fin fond de ma contrée anglaise. Mais je me réconforte en achetant le Times et voir sa tête de Flamby en page de couverture.



Ce qui me fascine d’autant plus. Ce sont la réaction des jeunes droitistes de facebook. Je vous en fait part par pur plaisir de  moquerie.
 «  Avez-vous vu les drapeaux place de la bastille ? Elle est belle la France ! » .
 Parait-il qu’il y avait des drapeaux du Maghreb, en effet quelle honte !
« Se lève pour aller bosser pour tous ces glandeurs de français qui touchent les aides »
Alors je ris, j’ose même rajouter des blagues mais je me fais très vite injurier. Les statuts de droite sont donc pour les gens de droite et vice versa. Bon soit, avec frustration, qu’il en soit ainsi.

Mon cher président de la République, François Hollande, mon cher premier ministre Jean-marc Ayrault ainsi que tous vos collègues ministre, prouvez nous qu’un système socialiste est enfin possible en France. Prouvez nous que la France n’est pas forcément obliger de suivre le chemin de la Grèce ou de l’Espagne mais peut prendre modèle sur la Norvége, le Danemark ou la Suède.
Mais n’oubliez pas le score de  Marine Le Pen au premier tour, n’oubliez pas ces électeurs. N’oubliez pas l’infinité d’amalgames qu’à crée Monsieur Nicolas Sarkozy dans notre société. N’oubliez pas le soutien des autres partis de gauche précédant le second tour. Et même si a mon plus grand regret notre cher Michael Vendetta quitte la France, tachez de la rendre plus solidaire. Je vous serai humblement reconnaissante. 




vendredi 18 mai 2012

Norway, a dream country ?


Le 11 Avril, j’embarque dans ces aéroplanes modernes de notre compagnie lowcost favorite, j’ai nommé Ryan air. Chaque atterrissage est une aventure avec eux. Après 8 longues heures d’attentes à Oslo, j’arrive enfin dans la ville de ma copine Mathilde (cité dans un article précédent). Me voilà, dans le beau pays de la Norvège, Bergen plus précisément. Je rencontre ainsi un nouveau style de vie Erasmus.


Mathilde est donc partie un an avec 3 camarades de science po’ à Bergen. 
Je dois vous avouer que je me sens assez intimidée à l’idée de connaitre ses copains science po’,  cette fameuse élite que représente l’école. Et si je me sentais toute petite face à leurs connaissances variés et leur culture générale relativement vaste ? Je rencontre au contraire des gens tout à fait abordable et ouvert d’esprit ce qui n’est pas à m’en déplaire.
Je découvre  également notre pouvoir d’achat en Norvège. A 15 euros, la boite de céréales, la bouteille de lait et une courgette.  Visiblement, nos créativités culinaires et nos activités vont être plutôt limitées. L’ambiance joyeuse de cette collocation règle donc facilement le problème.
Le partage est à l’ordre du jour,  ainsi  chacun y va de sa spécialité chili con carne, pizza, tarte aux pamplemousses.  Les jours de pluies sont animés par des jeux de sociétés, on part du basique jeu de cartes, aux jeux les plus bizarres imaginés dans ce monde. Je me rétame ainsi royalement sur la devinette d’Aladin. En effet, les basiques ne sont plus là. Bref, l’ambiance est plutôt fun.

Les soirées se font dans la cuisine et se poursuivent dans la petite boite de nuit de la cité universitaire (qui entre nous reste ridicule comparé à notre fameux heebee jeebees !). Chaque vendredi est doté d’un thème, ce vendredi 13 c’est soirée hippie ! Chacun y va de sa trouvaille, de la fleur crée en vieux bout de papier au paréo jusqu’à l’écharpe noué sur la tête ressemblant nettement plus à Jack Sparrow qu’à un vieux babos des années 68, m’enfin la bonne humeur y est.
L’ambiance du groupe ne se limite pas aux débats politiques, les sujets sont diverses et les blagues des plus enfantines sont la bienvenue. Les amoureuses de certains  amènent leur féminité. Et le fameux sportif, joueur de hockey  apporte sa touche de simplicité et de fraicheur, ce qui vient compléter parfaitement cette collocation. Bref, leur stylus est plutôt cool.



On part ensuite à la découverte de la ville. Bergen est entourée de montagnes. On grimpe ainsi Ulriken, le paysage qui se dévoile à nous est assez incroyable. On surplombe la ville avec la neige sous nos pieds. On part se balader pour découvrir la merveille des fjords. On est bien loin de la grande ville, et cette sérénité qui règne est abondement  apaisante. Alors on reste là, allongés dans l’herbe à chercher des formes dans les nuages. 




Mathile m’a également présenté le système Norvégien.  Je vais essayer de partager mes quelques restes d’informations.

Pour ma part, je trouve ce modèle assez éblouissant.   Ce royaume a d’autant fait de progrès économique que social. Bien que ce pays est une parfaite ruine pour notre porte monnaie français, c’est loin d’être le cas pour les Norvégiens. Avec un smic à 2000 euros, ils peuvent vivre convenablement dans leur pays mais surtout voyager pour pas cher. Résultat les vols sont plutôt rares, et la confiance des norvégiens est d’autant plus grande. Leurs maisons ne sont jamais fermées à clé. Mathilde m’a même raconté qu’un hôte leur avait proposé de lui faire un virement pour les nuits passés quelques jours après leur départ. En France, c’est presque la première chose qu’on fait en arrivant à l’hôtel : payer.

Leur conscience écologique leur amène également à rembourser l’emballage des produits lorsque tu les ramène au magasin. Cependant, c’est l’un des rares pays au monde à autoriser la pêche à la baleine. Et par curiosité et excitation folle, j’ai goûté. Honnêtement, cette texture étrange  ressemble à de la viande avec un goût de poisson. Bref, j’ai goûté de la baleine.



En termes de sécurité sociale, ils sont très bien lotis également. A chaque naissance, un paiement de 200 euros doit être convenu puis les soins seront remboursés tout le long de la vie. Personnellement, en France je suis encore et toujours perdue entre la LMDE et la complémentaire.
Chaque enfant né sur le territoire norvégien bénéficie des droits norvégiens.
Quand au système éducatif, ils ont la possibilité de choisir leurs cours en anglais ou en norvégien. Leur niveau d’anglais est donc très nettement supérieur aux nôtres. La casi-totalité des services sont public. Il y a seulement 3 % d’écoles privés et donc pas d’élites, pas de grandes écoles, pas de diplômes achetés.  Le nombre d’heures de cours restent très limité au maximum 8h de cours par semaine. Ma copine Mathilde a un emploi du temps assez chargé, 2 heures de cours par semaine.
Ce qui leur permet de se préoccuper de leur épanouissement personnel, nombreux sont les jeunes norvégiens à  consacrer  leur précieux temps au bénévolat dans des associations, clubs sportifs, voyages… Les étudiants faisant une césure d’un an à l’étranger ne sont absolument pas mal vus. Au contraire, cela  représente une prise de responsabilités et un temps de réflexion sur son futur métier. 
Le sport est également à l’ordre du jour, leur routine est donc d’aller randonner été comme hiver en courant ou en marchant. Je suis épatée par le nombre de sportifs. 

M’enfin cessons de les enchanter, blâmons les là où nous pouvons. Mes minces connaissances sur le système m’amène à découvrir un point négatif. L’inconscience des jeunes filles. Il n’est pas rare qu’une fille imbibée d’alcool se retrouve enceinte à un âge prématuré. Il me semble qu’en France, en règle générale la prévention a été efficace autant sur les risques de maladies sexuellement transmissible qu’au risque de tomber enceinte très tôt. 

Ce  système doit forcément être truffé d’aspects négatifs mais cette première vision est clairement idyllique




dimanche 29 avril 2012

[ We'll never walk alone. ]

La ville de Liverpool est la ville des Beatles mais pas seulement. C’est également une ville où la culture footballistique est fortement marquée. Changement royal avec ma région natale où les couleurs du  stade toulousain font la une. Il y a même 2 équipes ici : Everton et Liverpool. Mais c’est aussi la seule ville d’Angleterre à avoir toujours eu une équipe dans la plus haute division.  L’hymne et le beau slogan du club est devenu mondialement célèbre «  You’ll never walk alone ». Cette fameuse phrase qui appelle à la solidarité fait briller les couleurs de la ville. Les supporteurs de Liverpool ou Everton  appelés aussi les Reds ou les Scousers sont  donc nombreux.   
Se réunissant ainsi dans des bars ornés d’une écharpe au couleur de la ville et d’une pinte. L’ambiance est plutôt folle, « oh when the saints » résonne dans chaque bar. A chaque but, l’émotion est à son comble. Je me passionne à regarder les supporters. A chaque action, ils jouent leur propre vie.  C’est ainsi, lors d’un but marqué, qu’un supporter se rue sur moi pour  m’embrasser dans  un  élan de bonheur . Sa joie est aussi grande que s’il avait grimpé le Mont Everest. Cette passion pour le football me fait sourire. Les stéréotypes sont là, têtes rasés , tatouages à l’égérie de l’équipe, et les « fuckings men » à tout va . 



Cette folle et simple expérience me donne envie de me rendre au célèbre stade de Liverpool, j’ai nommé Anfield. Pour être honnête , jy vais surtout pour observer  cet amour si fou  pour le football.
Mais je dois vous l’avouer, mes connaissances en football restent très faibles voire casi-inexistante. Cependant ma curiosité est à son comble,  voir son premier match de football dans la ville des Scousers, ça reste exceptionnel.  Je propose ainsi autour de moi, mon ami Praveer répond tout de suite présent. 


On s’apprête donc à voir le match Liverpool / Stoke. J’ai l’impression de retrouver la même excitation de mon enfance  lorsque j’allais voir mes premiers concerts.
Même pas rentré dans le stade que l’ambiance est déjà omniprésente. Les transports en communs sont bondés, les alentours du stade sont comblés par des supporters, des vendeurs de hot-dog et toutes sortes d’objets fétiches du club.
Nos places ne sont pas si mauvaises, et les joueurs entrent sur le terrain. Je suis telle une groupie qui n’a jamais vu de footballeurs célèbres de sa vie. J’ai envie de tout connaitre sur ce sport. C’est fascinant l’ampleur de cette passion. L’ironie de l’histoire est que je ne connaissais que 2 joueurs avant même le début du match.  Pépé Reina, le goal entre donc sur le terrain acclamé par son public. Ainsi que Gerard et Suarez. Suarez est une réelle star people, ayant un faciès plutôt désirable il joue de son charme avec le public. Et le lien qui se crée entre lui et ses fans est plutôt amusant. 

La folie des gradins .


Praveer me présente les joueurs des équipes. Les joueurs venant de Liverpool sont principalement dans l’équipe adverse et l’équipe de Liverpool est composée de tant de nationalités.  Ca n’a plus beaucoup de sens à mes yeux à présent. Pourquoi supporter une équipe si elle a aucune origine, aucune attache avec la ville ? Uniquement parce que son jeu est bon, je trouve ça triste.  Tout le jeu et la folie culturelle du sport est acheté par les sponsors. C’est  beau de supporter sa ville, pour appartenir à un club, une communauté,  ou appelez ça comme vous voulez. Représentez sa ville était charmant, mais supporter des joueurs payés des millions uniquement parce qu’ils ont un beau tir, ça me laisse stoïque. On en vient ainsi  à parler des salaires des footballeurs. Praveer part du principe qu’ils ont fait beaucoup d’efforts, et que c’est mérité. On ira demander ça, au monsieur qui fait la manche en bas de St Johns. 



Mais le match débute, les drapeaux, écharpes, maillots habillent le stade  de rouge. J’ai derrière moi une fan invétéré de football. Cette femme qui vit le jeu, qui encourage chaque joueur comme son propre fils. Elle leur donne mêmes des surnoms « Come on Stevy ! (Steve Gerards) ». Sa voix rauque résonne dans le stade. Chaque action manquée, ses yeux sont remplis de déceptions et à chaque but son sourire illumine son visage. Je l’a trouve très touchante. Chaque intervention est marquée par un « fuckiiing man ! fucking team ! » par les supporters. Je m’y lance aussi, c’est rigolo, l’ambiance est dingue. Pépé est très impressionnant, Suarez aussi pour être honnête. Très rapide, il épate ses spectateurs. Mais il connait également très bien ses atouts physiques et en joue à chaque but. Il met en scène chacune de ses belles actions, c’est un vrai spectacle de le regarder faire.  Le match se termine sur un score de 2 à 1 pour Liverpool.
Et mon esprit est rempli de beaux souvenirs. Mais vous l’aurez amplement compris, même avec des beaux joueurs et de belles actions, c’est les spectateurs qui m’ont conquis,  c’est cette passion fascinante qui m’a touchée et non pas ce football capitaliste à souhait.


Et but pour liverpool !

Pépé !



lundi 19 mars 2012

Au mécanicien des lettres..

Le jour où j’ai su que j’étais acceptée à partir en Erasmus,  la question du  bon choix ou non est très vite apparût.  Les questions typiques du futur voyageur me viennent : Et si ces kilomètres m’éloignaient de mes amies ? De ma famille ? Et si cette décision prise dans un élan d’égoïsme nuisait aux autres ? Et s’il arrivait quelques choses aux plus âgés de la famille ? Et si je ratais des moments importants ?

Je glisse implicitement ses craintes à mon frère cadet, il me rétorque très vite « tu as 20 ans, il faut le faire maintenant, sinon tu le feras jamais et tu ne te souviendras même plus des raisons du pourquoi tu n’es pas parti ». Je me suis donc envolée en  direction de la ville des Scousers.

A ma plus grande surprise, c’est la santé de mon oncle qui se dégrade. Dans l’euphorie  festive d’Erasmus, des journées dans les contrées anglaises, la réalité française est très loin. Je parle anglais, mange du bacon, boit des bières, vote pour le président du Guild, achète mes vêtements à Primark, sors au heebee jeebees , mes esgourdes sont bernés par les mélodies des Beatles. C’est plus les kilomètres qui m’éloignent mais la culture. Le ton stoïque des géniteurs, l’annonce par le microphone du HP pavillion. L’information parvient à mon cerveau, mais les connections ne sont pas là. Allons bouger nos hanches à la salsa, le rythme de la musique est rassurant.  Leur accent à coucher dehors, leurs talons, leurs maquillages dégoulinants, et l’odeur de pinte me réconfortent.

Mais la vitesse s’accélère, comme dans les films à l’américaine. Ma vie entre dans l’univers de Grey’s anatomy . J’entends même Meredith Grey  qui se moque de ma stupeur face à la médecine. «  Il ne se réveille pas du coma artificiel, les lésions du cerveaux sont épandus ». Les billets en direction de mes racines sont pris.  Je passe de ma chambre décorée de publicité de pub anglais à la réalité frappante du décès familiale. Le corps inerte est bien là, le courage des proches, et les gens qui pleurent également.

Chacun à sa manière de réagir. Il y a ceux qui sont physiquement insensible, ceux qui  ne contrôlent plus leurs émotions,  qui rient,  ceux qui au contraire ont un besoin de les exprimer à travers les larmes, ceux en colère, ceux qui cherchent un responsable, les pudiques des sentiments et moi statique ne sachant pas vraiment où me placer. 
Chaque décès renvoie à des souvenirs, des pensées ridicules (quelle était la dernière conversation ?), à la personnalité de l’être perdu, bien souvent ressortent les qualités plus que les défauts. Bien au contraire,  pour moi  c’est le souvenir de l’imperfection qui m’émeut.

 Toute cette cérémonie, entourée d’inconnus le pleurant.  Ca me semble si abstrait  et irréel. Les belles paroles de Charles Péguy m’apaisent. 
« La mort n'est rien,je suis seulement passé, dans la pièce à côté. Je suis moi. Vous êtes vous.Ce que j'étais pour vous, je le suis toujours. Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donné, parlez-moi comme vous l'avez toujours fait. N'employez pas un ton différent, ne prenez pas un air solennel ou triste.Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble. »

La  tristesse de cet événement amène également à la vision extérieure de sa propre vie, de sa future mort. On tente de replanifier sa vie au mieux, d’évaluer nos propres choix passés et d’émettre de futures bonnes décisions. 
Cette date de 29 Février a pour moi une consonance  des souvenirs passés.
 Les images sont  là, les écouteurs dans les oreilles et les paroles de « laisse moi kiffer la vibes» qui raisonnent,  on appréhende d’annoncer la bêtise d’avoir déjà casser le scooteur, chaque connotation sexuelle  à la télévision nous fait pouffer de rire,  au moindre repas  le « rizoulet » nous reviens...
L’enfance est désormais derrière moi, j’aperçois au loin  l’âge adulte, qui n’a pas l’air si rigolo avec ces responsabilités. Je fais un signe discret à l’insouciance et tourne le pas.

vendredi 9 décembre 2011

20 years old in Liverpool.


16 Novembre 2011  16h et quelques,  sayé, j’ai déjà passé 20 années.  20 ans , 1/5 d’un siècle, 2 décennies, des millions de fous rires, des milliards de boulettes … Et 20 ans, que je ne comprend toujours pas pourquoi on fête le jour de l’accouchement, chaque année. Nous sommes tous ravis de souffler des bougies en hommage à la  souffrance de notre mère durant quelques heures, c’est charmant.  Pourquoi pas célébrer les premiers pas, le premier sourire, la première chute (oui, parce qu’entre nous une chute est bien plus comique qu’une naissance d’un être humain).  Bref, je me pose des questions inutiles.

Hormis ce détail, je m’avoue être une adepte du traditionnel anniversaire.   Chaque année, c’est la même rengaine. L’occasion de se retrouver tous les 5, les géniteurs, mes deux frères, et moi-même.
On essaye de s’accorder entre les voix, on tente de se faire un cadeau convenable, on écrit même des bons quand l’heureux élu est chanceux.  Puis, il faut surtout ne pas se rater en soufflant les bougies, parce que notre mère joue sa vie si on en loupe une. Bref, on se marre bien chez la FF. 

De ce fait, j’appréhendais un peu la solitude de l’anniversaire à Liverpool.  Mais Marion Bardini ne rate pas à l’appel.  Ainsi, on a notre petit festin à nous, foie gras (apporté avec gentillesse inouïe par notre cher ben) et confiture de figues répondent présents ! On le fait même testé à ceux ont les papilles gustatives réduites aux néants, j’ai cité les anglais. Eux, qui trouvent ça si scandaleux de gaver les oies, apprécient tout de même !
 
C’est ensuite que des filles, des toulousaines  flamboyantes dotées d’un grain de folie, le genre de filles qu’on  remarque surtout par leur nuisance sonore,  qui se marrent pour peu, et qui se trouve être mes amies, me surprennent à se retrouver chez notre grande blonde favorite, j’ai nommé Fanny. C’est ainsi qu’en décrochant à un appel skype, je me retrouve avec les yeux trempés en entendant les cris si connus de cette gente féminine. Le bol d’air de les voir toutes réunis jusque parce qu’on est le 16 Novembre, la classe à l’état pur. 




J’enchaîne aussi vite, avec la famille. Ils sont tous là assis autour de la table, les plats ont l’air goutés, mes papilles deviennent folles, la nappe blanche est sortit, les blagues de mes frères sont également au rendez vous, ma grand-mère qui  ne comprend pas le système de Skype (« Demandez lui si elle va bien ! » «  Elle entend Mamie, tu peux lui dire directement » « Hein ? »). C’est bon, on est bien au domicile parental, tout y est.
  La performance des progrès techniques est assez exaltante, même quand on a 20 ans. J’ai même envie de leur demander de me passer le sel.  « Ah non, t’es encore à 1134 kilomètres, débile» .



Ce Mercredi 16 Novembre, jour en hommage à l’agréable moment  que j’ai fais subir à ma chère génitrice fut, clairement chouette !

jeudi 20 octobre 2011

A vos crayons !



Bon avec tous ces épisodes, j’en ai presque oubliée la rentrée qui date du 27 septembre.

Après s’être installées dans nos appartements respectifs. Nos cartables sont maintenant sur le dos , nos trousses bien complétées grâce aux stylos gratuits,  et nos feuilles sont aux aguets de tous calculs mathématiques.  Sayait, nous sommes fin prêtes pour la rentrée.

Bien évidemment, ça ne pouvait se passer tranquillement. Nous avons donc un chevauchement de deux matières. On va voir le responsable des mathématiques qui nous dit gentiment de se débrouiller. C’est donc la guerre pour faire le lien entre la fac du Mirail et celle de Liverpool. Qui plus est, notre tutrice de Toulouse daigne nous répondre.
Nos profs sont soit russes, soit chinois. Un professeur chinois parlant anglais, c’est un concept assez particulier. La compréhension n’est pas au plus facile. Très rapidement, vient la surprise des « Homework » à rendre tous les vendredis ! Les cours d’informatique sont en amphis, ce qui renforce notre esprit à papillonner entre tous ces anglais. On s’efforce de se concentrer, mais la liste de course, la dernière conversation Skype, la dernière soirée nous revient en tête. M’enfin, on se juge peu loquace, ce qui rendrait très heureux nos professeurs français.  Cependant, plus les cours se poursuivent, plus nos langues ont du mal à se tenir.  

On rencontre également, nos buddy qui sont nos tutrices anglaises. C’est ainsi, que je fais la connaissance de Rebecca (Becca pour les intimes ;) ). Jeune fille très sympathique, elle m’offre un verre dans un bar sympa. Ayant déjà fait toutes les procédures nécessaires à l’arrivée ERASMUS, elle m’emmène faire du shopping. Cette étudiante en histoire a vécue en France et a même donnée des cours d’anglais à des lycéens apparemment très indisciplinés par rapport aux british. On compare les deux cultures, elle raffole bien évidemment de notre nourriture française ! On en vient même à discuter de la sécurité de Liverpool et du racisme dans les deux pays. Agréable moment !

Je finis enfin par découvrir le sport à Liverpool. L’université de Liverpool n’a strictement rien à voir avec celle du Mirail. Visiblement, les moyens financés sont loin d’être les mêmes.
Pour seulement 140£ à l’année, nous avons accès à une salle de fitness, piscine et une série de  cours dans des activités très diversifiées.  Bref, je décide d’aller secouer ma graisse dans cette salle de sport. Il faut bien l’avouer, dans l’univers des machines à sportifs je ne m’y connais pas beaucoup. Je m’essaye donc au vélo sur place. Je me dis que le monsieur créateur de cet objet a des idées bien saugrenu. 
Se couper des paysages en 4 leçons : Faire du vélos électrique, passer au footing sur place, à l’aviron sur machine, puis terminé par du ski de fond sans les montagnes. 
Vieille dépassée que je suis, je suis perturbée par ce surnaturel.
Enfin bref, j’efface de ma tête les vieux préjugés, et je m'atèle au faux vélo. Bien sur, je me mets dans une position telle à apercevoir les beaux messieurs très forts qui portent des poids lourds. J’ai un plaisir caché, à voir dégouliner chaque goutte de sueur et voir leurs veines enflaient de secondes en secondes, leur masochisme n'ayant aucune limite. Oui, ça me plait bien tout ça.  
  Quant à moi, je me contente de ressembler à une fille sportive faisant du vélo. Je m’essaye au marathon immobile avec mes camarades anglaises. Les machines sont tellement développées, qu’on peut même y regarder la télé ou écouter la radio tout ça en enchainant de longues foulées.

Bref, j’ai testé le sport à la rentrée.